CALACS Trêve pour Elles
Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel
Mythes et préjugés
Les mythes et les préjugés face aux agressions à caractère sexuel influencent notre perception d’une ou des agressions à caractère sexuel vécues. De plus, ils conditionnent les attitudes et les comportements des gens qui nous entourent. Les personnes victimes ne comprennent pas toujours leurs réactions et parfois encore moins l’attitude des gens à qui elles en parlent. Une explication de ces faits se retrouve dans la compréhension des mythes et préjugés véhiculés sur les personnes ayant subi une agression à caractère sexuel et les personnes qui agressent.
Dans un mythe, il n’y a pas de nuances. Il y a juste une façon de voir les choses, mais ce n’est pas la réalité. Il est donc important de propager des informations justes sur les agressions à caractère sexuel.
Les personnes victimes portent souvent de fausses accusations d’agression à caractère sexuel.
FAUX !
Le pourcentage de fausses accusations en rapport avec tous les crimes est de 2 %. Aucune raison ne permet de conclure à un plus fort taux en matière d’agression à caractère sexuel. Cet argument est fortement véhiculé par la société. Cela a comme impact de mettre en doute la parole de la personne ayant subi une agression à caractère sexuel.
Les personnes victimes provoquent l’agression à caractère sexuel.
FAUX !
Ce mythe envoie un message clair aux personnes victimes : c’est de leur faute. Il voudrait nous faire croire que c’est à elles d’éviter tout comportement qui pourrait être interprété comme une provocation sexuelle ou une invitation. Cela signifie que les personnes victimes devraient restreindre leur liberté, s’examiner à la loupe, faire en sorte que leur comportement et leur tenue vestimentaire ne soient l’objet d’aucune interprétation d’ordre sexuel. Tout le monde peut subir une agression à caractère sexuel, sans considération pour leur habillement, leur milieu social et culturel, leur apparence, leur âge, leur situation économique ou leurs comportements. Les agressions à caractère sexuel sont généralement préméditées, elles n’ont donc aucun lien avec une excitation soudaine ou une pulsion sexuelle.
Une personne agressée sexuellement ne peut s’en sortir.
FAUX !
Les agressions à caractère sexuel causent des blessures importantes. Quand les conséquences des agressions à caractère sexuel sont envahissantes dans le quotidien et que la souffrance est grande, beaucoup de personnes ont de la difficulté à croire qu’il est possible de retrouver un bien-être malgré leur vécu. S’en sortir signifie que les conséquences sont de moins en moins présentes, qu’elles ne nous envahissent plus comme avant et que nous commençons enfin à vivre au lieu de survivre. Il demeure évident que ce processus de guérison demande du temps, de l’énergie, des efforts et du travail, comme pour toutes les blessures graves dans une vie humaine.
Les agresseur.e.s sont poussés par des pulsions sexuelles incontrôlables.
FAUX !
La grande majorité des agressions à caractère sexuel sont préméditées, donc ne sont pas commises sur un coup de tête. Les personnes qui agressent prennent le temps de planifier leurs gestes, d’étudier la personne victime, de créer une relation de confiance avec elle. Si les agressions à caractère sexuel étaient faites sous le coup d’une pulsion sexuelle incontrôlable, les agressions à caractère sexuel auraient lieu à la vue de tous, partout, dans l’autobus bondé de monde, à l’épicerie, etc., et non en cachette. Par l’agression à caractère sexuel, l’agresseur.e n’assouvit pas un besoin sexuel, mais bien un besoin de pouvoir, un désir de soumettre l’autre personne et de la contrôler. La sexualité est ici utilisée comme arme, sachant très bien qu’il atteindra la partie la plus intime de l’autre. Il ne s’agit pas d’une perte de contrôle, mais plutôt d’une prise de contrôle.
On peut toujours reconnaître un.e agresseur.e
FAUX !
L’agresseur.e, c’est une personne « ordinaire », « normale », « comme tout le monde ». On estime qu’environ 80% des personnes ayant subi une agression à caractère sexuel connaissaient leur agresseur.e. Ça peut être notre collègue, une personne en autorité, notre voisin, un.e membre de notre famille, une personne digne de confiance, etc.